En 2005, Valérie Millet fonde Les Éditions du Sonneur, après avoir travaillé pour des packageurs et en free-lance. Elle promeut la littérature contemporaine française et étrangère, ainsi que des textes inédits, méconnus ou oubliés et participe à la lutte contre l’amnésie éditoriale à l’aide des autres acteurs de la chaîne du livre. Valérie Millet interviendra avec Pascal Didier, représentant d’éditeur, lors de la journée d’étude Les Liaisons généreuses, Métiers du Livre, Métiers d’avenir du 23 novembre 2018.
Le métier d’éditrice : vocation ou prédestination ?
Valérie Millet naît la même année que les Éditions du Pacifique, fondées par sa famille en 1970 à Tahiti. Elle grandit dans le milieu du livre. Alors qu’elle s’apprête à faire des études en Italie, un packageur éditorial la contacte pour réaliser une commande de Gallimard : un guide multidisciplinaire sur la Guadeloupe. Elle a 48 heures pour faire son choix. Elle débute alors sa carrière d’éditrice. Elle réalise les commandes pour des maisons d’édition telles que Gallimard, Flammarion ou encore Larousse. Puis elle travaille en free-lance essentiellement dans les beaux-livres. En 2005, Valérie Millet crée sa maison d’édition Les Éditions du Sonneur.
La création des Éditions du Sonneur
La genèse des Éditions du Sonneur provient « d’un désir, d’une opportunité, d’amis ». L’aventure débute lorsqu’une amie lui propose un manuscrit écrit dix ans auparavant. Valérie Millet décide de le publier et crée son entreprise éditoriale dans le même temps. Elle apprécie particulièrement la liberté que cela lui apporte. Elle souligne également l’importance de la polyvalence de son métier et de la diversité des tâches qu’elle ou son équipe effectuent, des rencontres et des liens qui sont faits. Cela est moins possible dans les structures éditoriales plus imposantes. Grâce aux Éditions du Sonneur, Valérie Millet publie des livres injustement méconnus d’auteurs étrangers mais aussi des textes oubliés ou des ouvrages inédits d’écrivains français. Par ailleurs, une grande place est faite dans son catalogue pour la littérature contemporaine, française et étrangère.
L’accompagnement privilégié des textes et des auteurs
En plus de faire découvrir, Valérie Millet fait redécouvrir des œuvres. Elle déplore l’amnésie éditoriale qui règne aujourd’hui et lutte contre elle. Elle publie en 2014 Mon tour du monde de Charlie Chaplin. Son édition est la deuxième mondiale et ses démarches auprès des ayants droit ont probablement réactivé la mémoire du lectorat anglophone, puisqu’un an après l’édition anglophone est publiée. Contrairement à des entreprises plus grandes, les Éditions du Sonneur accompagnent les textes dans la durée jusqu’à ce qu’ils trouvent leurs lecteurs. Habituellement, les ouvrages n’ont que trois mois pour faire leur preuve avec des grands groupes éditoriaux. Valérie Millet entretient un lien privilégié avec les diffuseurs et les libraires, acteurs indispensables de ce qu’elle nomme « la boucle du livre ». Ce sont eux, les passeurs des textes, qui contribuent à la pérennité des œuvres.
Valérie Millet sera présente le 23 novembre 2018 à la journée d’étude Les Liaisons généreuses, Métiers du Livre, Métiers d’avenir. Avec Pascal Didier, ils nous présenteront « la relation de l’éditeur à son représentant ou l’art de passer les textes ».
Amandine Dély